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Si vous travaillez sur un projet qui vous semble long et compliqué, si vous avez l’impression de ne pas avancer assez rapidement, si vous doutez d’arriver un jour à en venir à bout — ne vous découragez pas. Vous avez besoin de temps et c’est tout à fait normal.
Dans l’introduction du livre « A Calendar of Wisdom » de Léon Tolstoï, Peter Sekirin retrace la chronologie de la dernière — et probablement la plus grande — œuvre de l’auteur russe.
L’idée originale de ce livre apparait dans l’esprit de Tolstoï dès 1884. Dans son journal, au 15 mars, il écrit : « Je dois créer un cercle de lecture personnel : Épictète, Marc Aurèle, Lao-Tzu, Buddha, Pascal, Le Nouveau Testament… C’est également nécessaire pour toutes les personnes. » Son objectif est de proposer « une sage pensée pour chaque jour de l'année, par les plus grands philosophes de toute l’histoire et de tous les hommes. »
En 1885, il écrit à son assistante : « Je sais que cela donne une grande force intérieure, et amène calme et bonheur, de communiquer avec de grands penseurs tels que Socrates, Épictète, Arnold, Parker… Ils nous parlent de ce qui est le plus important pour l'humanité, du sens de la vie et de la vertu… J'aimerais créer un livre dans lequel je pourrais parler à une personne de sa vie, et de la bonne façon de la mener. »
Le processus de collecter toutes ces pensées lui prit plus de 15 ans, l’écriture du livre commença entre décembre 1902 et janvier 1903, et la première édition sortit en 1904.
Mais le projet de Tolstoï n’était pas terminé. Entre 1904 et 1907, il travailla sur une seconde édition, plus longue que la première, et complètement réécrite — celle que nous connaissons aujourd’hui.
Il s’attaqua ensuite à une troisième édition. Raccourcie et simplifiée, il la voulait accessible, pour que les esprits les moins éduqués — les enfants et les paysans — puissent profiter de la sagesse des plus grands génies de l’histoire. Cette dernière édition fut terminée en 1910, l’année de sa mort.
Au final, Tolstoï consacra 25 ans de sa vie à cet ouvrage, alors, si ça ne fait que quelques mois que vous travaillez sur un projet, dites-vous bien une chose : vous n’en êtes qu’au tout début.
Vous n’en êtes qu’au tout début
25 ans ? Ah, bon, j'ai encore le temps !
Merci