Plus un sujet vous fait peur, plus il a de potentiel
Plus un sujet vous fait peur et vous semble difficile, plus il a de potentiel.
Sur un plan personnel, il vous obligera à sortir de votre zone de confort, à dépasser certaines barrières — souvent psychologiques —, et donc à progresser.
Sur un plan artistique, votre travail sera intéressant, car vous montrerez un sujet que seul peu de créatifs osent traiter — la plupart ne sortent jamais de leur zone de confort. Le public admirera votre courage, et en dépassant vos limites, vous inciterez les spectateurs à faire de même — ou au moins à se poser des questions.
La vie privée est l’un de ces sujets à la fois difficile et intéressant.
Oser montrer qui l’on est, ce que l’on pense et ce que l’on fait, le faire sans maquillage et sans mensonges, n’est facile pour aucun artiste, mais ceux qui y arrivent créent des œuvres dont l’impact dépasse largement leur propre personne.
« One has to look much harder to see into our intimate lives. » — Joel Meyerowitz
(Traduction : Il faut regarder beaucoup plus intensément pour voir dans nos vies intimes.)
Tout aussi difficile pour l’artiste : rentrer dans la vie privée d’une autre personne. C’est probablement pour cette raison que photographier des inconnus dans la rue est une épreuve pour beaucoup de photographes.
Mais encore une fois, ce qui est difficile est intéressant, et je constate souvent, après un workshop, que les participants qui ont appris comment photographier des inconnus dans la rue trouvent un nouvel élan à leur pratique photographique.
La culture actuelle nous pousse à aller vers la facilité et les raccourcis, mais ce n’est pas ainsi que vous réussirez.
Si vous voulez être épanoui et heureux, choisissez la difficulté, et adoptez une vision à long terme.
Personne n’est fier de gagner une course en trichant. Vous serez fier de vous le jour où vous gagnerez une course après vous être entrainé difficilement et pendant des années.
Repérez vos peurs, et affrontez-les avec courage.
Trouvez votre étoile polaire et dédiez votre vie à cette mission.
(Joel Meyerowitz est l’un de mes photographes préférés. En 2015, il a créé un blog et y a publié une photo par jour pendant un an. En le découvrant, je me suis souvenu des mots de Sénèque, le philosophe stoïcien : « Tu dois choisir un nombre limité de maitres-penseurs, et te nourrir de leur génie, si tu veux en tirer des idées qui resteront ancrées dans ton esprit. ». J’ai alors décidé de lire l’intégralité du blog de Joel Meyerowitz, en prenant mon temps, et de partager avec vous toutes les idées que cette lecture pourrait faire naitre dans mon esprit. C’est ainsi qu’est né le projet « A second time around the sun », dont l’article que vous venez de lire fait partie. L’intégralité du projet est à votre disposition ici : a second time around the sun.)