Le sublime est souvent caché là, juste sous nos yeux
S’il y a une chose que je trouve importante en photographie, c’est la capacité du photographe à se satisfaire de peu. Plutôt que d’attendre un sujet hors du commun ou un évènement extraordinaire pour déclencher, vous devez apprendre à faire avec ce que vous avez sous la main ; à vous satisfaire de l’ordinaire et du quotidien.
« The most we can do is to work with what we have at any given moment. This is where I am. This is what I see. This is what the world looks like. A kind of honest appreciation of the fact that the sublime is often hidden in plain sight. » — Joel Meyerowitz
(Traduction : Le mieux que nous puissions faire est de travailler avec ce que nous avons à tout moment. C'est là que je suis. C'est ce que je vois. C'est ce à quoi ressemble le monde. Une sorte d'appréciation honnête du fait que le sublime est souvent caché là, juste sous nos yeux.)
Comme l’explique Épictète dans son Manuel : « Il y a des choses que nous contrôlons et d’autres que nous ne contrôlons pas. » Est-ce que nous contrôlons ce qu’il se passe autour de nous lorsque nous marchons dans la rue avec notre appareil photo ? Absolument pas. Il se passe ce qu’il doit se passer, et vouloir autre chose que cela est le meilleur moyen d’être déçu et frustré : « Si tu souhaites la sagesse et la tranquillité, libère ton attachement de tout ce qui est hors de ton contrôle. »
Le jour où vous serez capable de trouver des sujets interessants où que vous soyez, votre pratique deviendra bien plus intéressante et votre vie bien plus riche.
Mais ce n’est pas aussi facile qu’il n’y parait, car cette capacité d’émerveillement n’est pas naturelle pour nous. Elle s’apprend et se cultive.
C’est d’ailleurs l’un des thèmes principaux de mes workshops. Lorsque je suis dans la rue avec mes élèves, je leur donne des exercices pour développer cette capacité. Je leur explique comment prendre plus de photos, comment trouver des sujets où qu’ils se trouvent, comment créer des photos intéressantes au quotidien, comment écouter leur intuition et leurs émotions, comment faire confiance à leur instinct.
Si vous prenez assez peu de photos ; si vous avez du mal à vous contenter du quotidien ; s’il vous faut une raison (un voyage, un évènement ou autre) pour sortir votre appareil photo ; si vous vous sentez frustré des photos que vous prenez, alors je vous conseille de vous inscrire à l’un de mes workshops. Ça changera totalement votre façon de voir, faites-moi confiance.
(Joel Meyerowitz est l’un de mes photographes préférés. En 2015, il a créé un blog et y a publié une photo par jour pendant un an. En le découvrant, je me suis souvenu des mots de Sénèque, le philosophe stoïcien : « Tu dois choisir un nombre limité de maitres-penseurs, et te nourrir de leur génie, si tu veux en tirer des idées qui resteront ancrées dans ton esprit. ». J’ai alors décidé de lire l’intégralité du blog de Joel Meyerowitz, en prenant mon temps, et de partager avec vous toutes les idées que cette lecture pourrait faire naitre dans mon esprit. C’est ainsi qu’est né le projet « A second time around the sun », dont l’article que vous venez de lire fait partie. L’intégralité du projet est à découvrir ici : a second time around the sun)