Arrêtez-vous, regardez, lisez
Regarder un livre n’est pas la même chose que de lire un livre. Vous pouvez regarder un roman aussi longtemps que vous le voulez, tant que vous ne le lirez pas, vous n’en comprendrez pas le sens.
Dans la rue, c’est la même chose : vous pouvez regarder ce qu’il s’y passe comme vous regarderiez un livre ; ou le faire bien plus attentivement, avec l’intention de lire les évènements — comme quand vous lisez un livre.
La plupart des gens marchent dans la rue absorbés dans leurs pensées, sans être particulièrement attentif à leur environnement — ils ne font que regarder ce livre.
Maintenant, arrêtez-vous, regardez attentivement, et décrivez mentalement ce que vous voyez — comme si vous lisiez l’histoire que raconte la rue :
« Il fait beau, le soleil brille, les ombres sont très marquées. Un homme marche dans ma direction… Tiens, cette dame le regarde bizarrement… Regarde leurs ombres ! On dirait qu’elles se font face… » et d’un seul coup, tous ces éléments se connectent. Quelque chose d’intéressant apparait, là, devant vos yeux ; quelque chose que vous n’auriez jamais remarqué si vous n’y aviez pas été aussi attentif ; quelque chose que la majorité des gens ne voient pas, mais que vous pouvez leur montrer en prenant une photo.
Regarder intensément, c’est le super-pouvoir du photographe. Un super-pouvoir qui lui permet de révéler au monde la beauté invisible du quotidien et le sens caché des choses.
« These stories, these relationships, begin and end in a moment, and they only happen because of the camera, because of the frame. Because you stopped to look, and read. » — Joel Meyerowitz
(Traduction : Ces histoires, ces relations, commencent et finissent en un instant, et n’existent qu’à cause de votre appareil photo, qu’à cause de votre cadre. Parce que vous vous êtes arrêté pour regarder, et lire.)